Jeudi 23 octobre 2008, « same same », 21h48.


Ce matin, nous avons eu du mal à trouver nos vélos. La seule solution s’est trouvée au cœur du quartier touristique, avec un prix européen, pour des VTT très moyens. Ca nous a encore brouillés avec tout ça, et brouillés tout court avec Alice, la chaleur aidant. On a été voir les cascades près de la ville, et j’ai finalement poussé Alice, après embrouillage final, à aller se balader sur le chemin, dans la forêt des cascades. Nous n’avons pas tout fait, elle n’était pas rassurée, mais c’était bien, ce morceau de nature. Retour tranquille, on s’est arrêté dans une première gargote pour un Pepsi (yeah !), et dans une deuxième pour manger sur pilotis dans un endroit sympathique, et qui semblait sonner un peu « normal ». Autant que la normalité ait un sens. Avec difficulté, on nous a servi un bouillon avec des morceaux de poulet. Pas très goûteux. Et puis la seule table occupée nous a invités à gouter leurs pousses de bambou, très goûteuses. Le lexique nous a aidés à baragouiner quelques mots, et surtout à les faire marrer. Ils avaient aussi une belle collection de Beerlao sur la table, ça a dû les aider…Un des deux hommes a photographié notre lexique, il en avait déjà un dans le style photographié, version anglaise. Sans doute pour étendre sa collection. Ca nous a fait du bien de sortir du cadre. Ils étaient beaux, ils étaient chouettes. Ils sentaient la vie qu’on vient visiter. On a continué la balade à vélo, on s’est un peu perdu à l’écart du centre. Des sourires, des montagnes comme fond de décor, le Mékong de l’autre côté, des joueurs de boules à foison, dans des parties très animées, où on pouvait entendre fuser des « Ssébongé ! » lors de jolis coup. Des morceaux d’héritage. De la vie, de la vie qui sent la vie, de la vie de tous les jours, de la vie comme s’il en pleuvait, je crois que c’est ça, la vérité des gens ; c’est leur vie, pas la mienne, ou celle que l’on veut me faire manger. C’est beau un temple, mais un mec qui mange sa soupe comme tous les jours, parce qu’il le fait à cet endroit, c’est tellement plus beau. C’était au final un très belle journée, sans doute la plus belle de notre voyage pour l’instant. La vie ne tient à rien, l’amour non plus, tout est si fragile, si changeant. Nous n’avons pas recroisé David, nous avons envoyé un mail à notre ingénieur, pour peut-être se croiser à Vientiane. On y retourne demain, et si on ne le voit pas, on continuera notre route. La vie est tellement pleine de détails. Same same.