Lundi 27 octobre 2008, Thongpasay quelque chose Hôtel, Pakse, 22h30.


Le bus. Une nouvelle journée de bus. Il a été plus long que prévu. Mais j’ai bien aimé. J’aime bien le bus. Ce matin, en l’attendant, on a rien fait, c’était bien. La route. Un bus local, le plus « local », comme cette chambre pas terrible…Euh, c’est un mauvais amalgame. Pendant cette journée, j’ai pensé un peu à ce carnet, qui baigne dans mon essence occidentale, au sens culturel et géographique. Cette recherche d’aventure, de vrai, de « local », est illusoire. Cette idée de manger les lieux, vouloir s’y poser, vouloir les voir défiler, chercher le vrai dans les rencontres, fuir les touristes, ceux qui nous ressemblent. Ah ah. On cherche ce que l’on n’est pas, en voulant le préserver aussi. Ca me rappelle ce moment, cet après-midi, après avoir chassé tranquillement mes idées de l’esprit, et respiré par le ventre. Le fait d’être dans la réponse. Le paradis, l’infini, le sens de la vie, les questions les plus larges me semblent toujours faire écho aux grands espaces. Et puis voilà. La fameuse phrase de Nzongo qu’il répète comme la vérité finale, a pris un sens subtilement différent. « La question c’est la réponse ». L’évidence est sans doute le plus court chemin vers la justesse, quand elle est sainement nourrie. Je me suis vu dans le paradis, créature et créateur. Réponse à sa question. Clairement. Sans autre secret que l’évidence qui m’entourait. Comme ça, au détour d’un horizon. Juste avant une pause-pipi. Et puis nous avons rencontré un couple de Béziers, presque retraité (un sur deux), routards, très sympas, qui nous on fait plaisir à voir, et qui me donne le sentiment d’avoir plein d’avenir ! Une pêche d’enfer, tout simplement. Nous avons aussi dîné avec un italien, quelque part entre Benini et Pierre Richard, et en même temps avec une élégance toute italienne…c’est amusant d’être en groupe. Demain, sans doute un petit tour en moto…Yeah ! Ah, détail particulier, après notre repas hier, un Canadien avait sa guitare et j’ai gratté au coin du feu, avec mon nouveau pouce sans panaris, et mon beau bracelet jaune. J’étais bien. Il a apprécié. Evidemment, il s’appelle David. La vie est un puzzle au présent.