Mardi 11 novembre, Vanna guesthouse, Kep, vers 19h.


La route nous a ensuite amené à Phnom Penh (prononcez Pnom pène), et c’est une vraie capitale, dense et grouillante. On a eu l’avantage - et le malheur - de la voir pendant le « water festival », la fête de l’eau. C’est une fête autour…de l’eau. Courses, Défilés, Bateaux-Totems, Apparemment, c’est presque deux fois moins dense, normalement. Là, c’était l’enfer. Paris apparaît à côté comme une petite bourgade tranquille. Pas dans les dimensions, mais dans la densité. Il est très difficile de se rendre compte d’une ville en y passant si peu de temps, et surtout quand elle fête quelque chose d’aussi spécial. Toujours est-il que nous ne sommes restés qu’une journée et deux nuits, tant l’effervescence prenait des allures de bordel exténuant. La première soirée, nous avons fait un tour sur les quais, et vu quelques pagodes illuminées, mais aussi plein de monde, plein de circulation désordonnée, dans une mesure effrayante. Pour un parisien, une telle phrase est lourde de sens…Bref, le lendemain, visite du palais royal et de sa pagode d’argent, bien que le palais royal ne puisse être visité, ni les jardins, à cause de la fête…Enfin, le tarif reste le même, hein…Ca me rappelle cette phrase amusante du guide du routard, qui dit quelque chose comme : « Les cambodgiens n’ont pas encore bien assimilé le coût de la vie occidentale ». Pourtant daté de 2008-2009, les prix indiqués peuvent se multiplier par deux (une fois négociés bien sûr), et beaucoup d’infos sur les routes, les distributeurs, etc. sont dépassées. Enfin, surtout en ce qui concerne l’argent, de près ou de loin. Ca reste une base utile, mais c’est un pays qui va très vite, à tel point que les guides de l’année prochaine sont déjà périmés…Même si les guides ne sont jamais très à jour. Bref, la pagode d’argent, blindée de touristes, perd son aura sacrée, mais reste belle à voir. Finalement, on se dit qu’on ne restera qu’une seule journée à Phnom Penh. Next. S-21. Passage obligatoire, forcément très fort, très dure, et nécessaire dans cette capitale. Ancienne école, bétonnée à la va-vite, ce lieu est devenu le centre de torture et d’emprisonnement, le camp de concentration, on peut le dire, des Khmers Rouges pendant les années 70. Curieuse époque, de ma naissance, où certains essayent de vivre leurs utopies, pendant ce génocide inhumain. Eh, tiens, comme quoi on est toujours à l’opposé de ce qu’on raconte, je suis vraiment en train d’écrire dans un cadre idyllique. On est dans un bungalow surplombant la côte, au bord d’un parc naturel rempli de plantes, de vert, de vie. C’est le plus bel endroit du monde, peut-être.