Même jour. Luang Prabang, guesthouse Vanvisa, 23h20.


Déjà une autre page, mais l’encart mérite le détour. Arrivés la nuit vers 18h30, nous avons pris un tuk-tuk pour le centre. Pas mal de gens veulent nous proposer des guesthouses, on essaye de filer à notre choix, guidé par le routard…Notre tuk-tuk nous amène autre part, un autre Lao nous suit très gentiment pour nous indiquer un mauvais endroit. Avec un peu d’orientation, nous trouvons notre endroit, une maison charmante, avec une hôte qui parle français. Très belle, cette maison, une sorte de double maison, avec dans la première la famille qui y vit, et dans la deuxième quelques chambres. Nous avons enfin l’impression d’être chez quelqu’un. Un bon futon pour matelas, une chambre simple et coquette, qui donne sur une sorte de mezzanine ouverte, avec plein d’objets de vie partout. Nous sortons pour nos missions habituelles, c'est-à-dire nous promener et trouver quelque chose à manger. On s’arrête boire une bière sur les bords du Mékong, au-dessus d’une bande de français, visiblement aussi à l’apéro. Au bout d’un quart d’heure, une sorte de vieux hippy s’assoie à notre table, et nous demande s’il peut fumer ici, parce que c’est la table où il a ses habitudes du soir. On discute, et il s’avère être un écrivain américain, s’appelant David, jouant de guitare, et vivant sept mois sur douze dans le coin. Une espèce de rêveur, qui doit passer pour un fou ici. Alors on bavarde tous les trois de l’univers, du tout, de l’infini et du fini, de ces ethnies qui sont si près d’ici, et si « pures ». Plein de choses qui me font penser à mon ami Nzongo, à ma vision de la vie, et en même temps un vrai vieux hippy perdu, libre, et lucide. Il vit dans son van, et se balade. En même temps, il a perdu l’année dernière son guide, qui lui permettait de sillonner le nord du Laos, et il n’en retrouve pas. Alors il semble errer ici, comme en attente de son futur départ pour le pays où il est déjà. C’était une plongée dans un monde, comme celui du midi, celui de l’ingénieur que nous avons croisé 5 minutes, pendant la pause-déjeuner, qui vit à Vientiane, et qui est Lao. Il nous a pris en photo après nous avoir laissé sa carte pour se revoir sur Vientiane, dans un tourbillon d’énergie… Peut-être. En tous cas le monde se déplace.