Samedi 1er novembre 2008, dans un minibus, sur le territoire Cambodgien depuis 1h. 11h26.


Depuis Kon Kong, on a pris une pirogue avec « Monsieur Madame » (c’est le début de toutes ses phrases, pas sa tenue vestimentaire), un Lao parlant un peu français, pour rejoindre Don Deth hier. « No local boat ». Au bout d’une heure et demi de traversée agréable, on arrive sur cette petite île, d’à peine 1 km de long, relié à une autre, encore plus petite, Kon Konh, enfin quelque chose comme ça. Nous sommes directement allés à la guesthouse situé à la pointe nord de l’île, dans le bungalow parfaitement à l’angle nord. Une autre idée du paradis. Hamacs, pas d’électricité courante, une île comme on en rêve dans les agences de voyage. Peut-être est-ce son grand défaut. Elle est axée sur le tourisme, et c’est finalement difficile d’y échapper. Ca nous a aussi permis d’habiter une journée dans une extrémité délicieuse. Sieste. Hamacs. Rha… Aparté. Je regarde mon bleu sur mon genou gauche (celui de la moto) et il me fait penser à une galaxie, dans sa forme et ses couleurs. On une nébuleuse. Ca me fait penser aux fractales, cette idée du motif identique, quelque soit l’échelle. Je regarde les arbres, ils sont aussi motifs. Et nous, dans ce bus, une poignée de touristes. Motif. Les nuages majestueux aux allures de grands vaisseaux. Motif. C’est un peu comme en musique. Le motif afrobeat, par exemple, se situe bien au-dessus de sa technique. Ou les mandalas. Motif. Gimmick, plan, quelque soit le nom, l’objet est le même. Bon, fin de l’aparté. Donc, après la sieste, on décide de faire une balade à pied, pour rejoindre l’île Sud et voir ses cascades. Une belle balade traverse l’île, sous le soleil brûlant. Mes mains n’étaient pas encore guéries des brûlures à vélo. On a recroisé par hasard Jean-Loup et Nadine, qui ont pris un bungalow au Sud. Aussi, sur la route, un parisien croisé à Thakek, ça n’était pas la même histoire sans doute…Arrivés aux chutes d’eau, qui ressemblaient plus à des rapides. Endroit très fort. Déambulations en sirotant une noix de coco décalottée à la machette, c’était cool. Repartis vite, pour arriver avant la nuit. Sur la route du retour, notre plus beau coucher de soleil depuis le début de ce voyage, perdu sur le seul chemin traversant l’île. Retour au village du nord, une bière en jouant à « the-T » ( quatre pièces formant plein de figures), encore un bon repas – même si dans notre guesthouse personne ne voulait nous servir pour cause se série TV – pas de courant en rentrant, une bonne nuit, et repartis dans un minibus vip parce que la frontière est plus simple à traverser dans cette formule. C’est marrant d’ailleurs, minibus vip, comme expression, qu’on prononce « vipe » ici. Je ne me sens pas plus important dans un bus comme ça. Ou, inversement, je n’ai pas l’impression que les blancs, qui sont les utilisateurs majoritaires, soient plus importants. Enfin. Ca doit être culturel. Un stop à Stong Trang, et nous filons à Kratie, tant pis pour le Nord-est du Cambodge, nous allons plutôt voir le Sud-est…On doit être quelque part au milieu du voyage. Quelque part au Cambodge.