Mardi 18 novembre, dans le ShuttleBus pour l’aéroport de Bangkok, 18h13 à ma montre.


Le bus piétine pour sortir de la ville. Ville monstre, ville énorme, gigantesque, difforme, ville de mangas. Ces presque 24h dans Bangkok ont été une forme de retour, une forme de conclusion. Tant de choses ici me rappellent l’occident, dans des dimensions tellement plus effrayantes et fascinantes que Paris. De la taille des buildings à celles des publicités, en passant par celle des autoroutes 8 voies. Les échangeurs font des figures improbables, reléguant celui de notre porte de Bagnolet à un croisement de campagne. Des routes, partout, dessus, dessous, comme ce quadrillage d’autoroutes, balafrant le ciel de courbes bétonnées, ou ces voies express, se croisant et se recroisant dans des tresses infinies. Déjà le Skytrain tisse un nouveau maillage dans le ciel. J’imagine cette ville dans quelques années, comme ces villes futuristes brouillant le ciel d’un nuage de véhicules volants. Et pourtant des gargotes semblent résister. Nous étions dans une guesthouse du quartier à touristes « backpackers », grouillant en permanence. Ca nous a valu une petite engueulade, la fatigue aidant. Plein de blancs accompagnées de jeunes Thaï aussi bien roulées que des nems. Le quartier déborde de touristes. Il n’y a aucun effort à faire ici, tout le monde parle anglais, les rues sont pavés, les restos « cheap », et tout ce que l’on connaît en France existe aussi ici. Destination idéale. A ma droite, de grands centres commerciaux bordent la route. Déjà bien loin de la ville, des highways nous dominent encore, sur leurs pylônes en béton massif. Tant de lumières. Si loin de la ville, et encore des milliers de lumières par la fenêtre. J’ai, pour la première fois, découvert une ville qui me donne le vertige. Nous approchons de l’aéroport. Des milliers de guirlandes chargent encore l’horizon. Ce matin, nous sommes allés voir Bayoke II, la tour la plus haute de Bangkok. Le tout dernier étage offre un panorama unique de la ville. Vertigineux. Nous avons ensuite essayé d’aller au Palais Royal, mais le deuil de la sœur du roi nous en a empêchés. Qu’est-ce qu’ils aiment leur roi. Partout des affiches, des posters. Une vénération sans bornes, assez perturbante.