Mardi 21 octobre 2008. Dans le bus vers Luang Prabang, 11h12.


Ca secoue un peu. J’ai trouvé une clé mp3, et j’ai pu mettre ma musique dessus. « Boards Of Canada » laisse quand même filtrer la musique locale du bus. Il y a quelque chose de Lao dans mon écriture mouvementée par le bus…Nous avons fait hier une balade dans Vientiane, et visité notre premier « Vat », notre premier temple bouddhiste. Pleins de Bouddhas en position de l’Eveil. Des centaines de Bouddhas. Des milliers peut-être. Au-delà du renoncement, et du dépassement de l’emprise des pulsions des sentiments, une chose remarquable est cette adoration pour un homme, Bouddha, qui a trouvé l’équilibre et la justesse absolue dans sa condition humaine. Toutes les religions vénèrent leurs prophètes, qui transcendent la condition de l’homme dans son monde, mais cet homme-là a trouvé une vérité en lui que nous possédons tous déjà. Je trouve ça beau. La promenade s’est terminée sur les bords du Mékong, à boire une Beerlao, la bière nationale, en regardant le soleil se coucher. Quelque petits achats plus tard (j’ai un beau sac !), une énorme pluie s’est abattue sur Vientiane. On en a profité pour surfer on the web, j’ai terminé de mettre en ligne les versions TV du clip de Nzongo Soul, répondu à quelques mails, c’est amusant de sentir l’immédiateté mondiale du web. A n’importe quel endroit du monde, tu es sur la même toile, tu es au même endroit. Partout chez soi, le nomade électronique devient le sédentaire universel, et ça fait toujours bizarre d’être tellement chez soi à l’autre bout de la terre. On a cherché un charmant resto qu’on avait croisé dans la journée, mais on ne l’a jamais retrouvé. On a mangé dans un petit resto des trucs vapeurs, on n’a pas vraiment su ce qu’on avait mangé, mais c’était très bon. Une nuit agitée par une clim aspirateur et un sommeil intermittent, levé tôt, et un dernier bond dans le bus. Alice a pris des petits biscuits inconnus, dont de curieux anchois caramélisés au sésame, particulièrement pimentés. Le trajet nous a fait voir du pays, je commence à avoir le sentiment de voyager. On croise plein de petits villages, le paysage prend du relief, des montagnes couvertes de forêts dessinent des courbes nouvelles, j’ai l’impression de grandir.